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 little girls are made of...

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Emilia G. Baecker

Emilia G. Baecker


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MessageSujet: little girls are made of...   little girls are made of... Icon_minitimeVen 27 Fév - 17:24



    J’ai l’impression que mon regard est vide. Vide de sens, vide de vie, vide. Ici, on ne voit pas le temps passé. Je ne savais pas si la nuit était tombée, si le jour était déjà passé. Je me souvenais d’avoir articulé le mot « dommage » lorsque j’avais sorti du four un gâteau au chocolat carbonisé. Avec un soupir, je l’avais déposé tout près des vers, vestige d’une douzaine de muffins. Les petits invertébrés se tortillaient sur le plateau en cherchant de nouvelles miettes à engloutir; je venais de leur offrir le plus beau des repas. Je n’avais plus envie de cuisiner, je cherchais de quoi m’occuper, pour que le temps interminable passe plus rapidement. Mon éternité était passablement ennuyeuse ces temps-ci, tout me semblait fade. Ma bouche avait le goût de cendres, comme si la mort avait laissé une trace indélébile sur ma perception de la saveur. Ma mélancolie me poussait à me rendre au café Stoned Alone, mais si je cédais à la tentation, j’abandonnais toute possibilité de réflexion. Parce que j’avalerai un café, deux cafés, trois cafés, pour faire disparaître l’arrière-goût de souffrance au fond de ma gorge. Et puis, je me laisserai tenter par un tas de fantaisie; de la poudre de fée, un brouillard utopique, le goût de la magie et de l’illusion, le sentiment de nager dans l’air froid de la nuit sans un seul vêtement pour couvrir ma peau de velours. Cette alternative à mon ennui semblait bien attirante, mais ce ne serait que provisoire, et qui plus est, pur mensonge. Je n’avais pas particulièrement envie de mentir à mon propre cerveau, si las était-il à l’instant. Peut-être l’extérieur saurait-il sauver ma journée, peut-être pourrais-je ainsi résister à l’envie d’user et d’abuser du plaisir de s’évader. Je fredonnais tout bas une vieille chanson dont j’ignorais la provenance, en polonais me semblait-il, mais les paroles m’échappaient en partie. Devant mon amnésie partielle, je me sentis totalement désemparée et laissais un rire cristallin éclater dans le silence. Les notes aigües résonnaient dans mes oreilles fragiles et une fausse note me fit grimacer. Je ne riais plus, j’étais calme. Durant un instant, je détestais être moi, être là – mon corps me semblait trop petit pour mon âme qui cherchait à partir. Mais je ne pouvais pas, j’étais déjà morte après tout.

    Je forçais un frisson sur ma peau pâle et soufflais dans un nuage de brouillard pour chasser la couche presqu’opaque qu’il formait devant moi. La fumée se tordit dans les airs et je m’imaginais un instant qu’il s’agissait d’une créature, une sorte d’incarnation de mon ennui qui s’élèverait et s’entortillerait autour de mon cou dans le seul but de m’étrangler. Je soufflais de nouveau pour chasser la folie et m’avançais pour me rendre compte de l’endroit où je me trouvais. Le repère des vieilles âmes, l’ancienne gare que je n’avais jamais vue dans son état de marche. Je ne crois pas que quelqu’un l’avait déjà vu marcher. Les rails poussiéreux, un wagon solitaire qui n’avait pas bougé depuis une éternité, un vieux quai d’embarquement désert. Tout ici était aussi mort que je l’étais. Autrefois, la gare me donnait des vertiges, des spasmes et un profond sentiment de malaise. Aujourd’hui, j’étais tout simplement indifférente face à cet endroit considérablement sinistre. Sur la pointe des pieds, je tentais d’éviter de faire craquer le bois du quai alors que j’avançais en fixant le sol, mes longs cheveux roux tombant comme un rideau de magma sur mon visage. Même en m’appliquant beaucoup, le quai protesta de quelques craquements mélancoliques. Je reproduisais le bruit en faisant un nouveau pas, mais le craquement n’avait pas la même sonorité. J’abandonnais alors mes chaussures et sautillais sur le bout de mes pieds pour faire finalement le plus de bruit possible. Des sons aigus puis graves, des dizaines de gémissements de vieilles planches. Bientôt, le quai tout entier pleurait alors que je tournais, dansais, valsais et m’agitais. J’étendais les bras et continuais de cabrioler, noyée dans un sentiment provisoire de liberté.

    De quoi sont faites les petites filles ? De sucre et d’épices, de glace et de réglisse, voilà de quoi sont faites les petites filles; et à ce moment précis je n’étais plus qu’une petite fille sucrée à souhait, pieds nus dans le brouillard d’une vieille gare sordide, dansant sur le quai d’embarquement avec l’innocence de l’enfance. J’avais une vague sensation fantôme, comme lorsque l’on ressent une douleur à un membre qui n’existe plus; je sentais un contact contre moi, une chaleur sur ma poitrine et dans mon esprit qui vagabondait bien loin, j’entendais la douce respiration d’un bébé. J’étais à la fois la mère et l’enfant, le noir et le blanc : à l’instant je voulais pleurer et me consoler, me prendre dans mes bras et me bercer doucement. De quoi sont faits les petits garçons ? De morceaux d’escargots et de queues de chiots, voilà de quoi sont faits les petits garçons; je voulais un fils à qui je pourrais donner tous mes gâteaux, mes biscuits et autres pâtisseries. Un nouveau craquement sous mes pas me ramena à ma réalité, à la gare et au Purgatoire. Je ne sautillais plus et soupirais, immobile sur les lattes de bois. Je n’étais pas triste, juste apathique, indolente, insensible au désespoir qui aurait dû m’envahir comme toutes les mères privées de leur enfant. Je n’avais pas réellement la capacité de pleurer ma perte : à quoi bon ? Ce n’était plus qu’une image, un spectre de souvenir qui me hantait parfois lorsque je me sentais profondément empêtrée dans ma routine. Les jours se succédaient sans fin ici, et si c’était ça, l’enfer ? S’il s’agissait juste de rester au Purgatoire pour une durée indéfinie, jusqu’à ce que le temps vienne. Je me forçais à sangloter un instant, juste pour le spectacle vous voyez, juste pour faire semblant. Juste pour être normale. La seconde suivante, je dansais de nouveau sur le quai, à la recherche de quelque chose pour m’occuper, d’un peu de compagnie.
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Elisabeth M. Campbell

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MessageSujet: Re: little girls are made of...   little girls are made of... Icon_minitimeSam 28 Fév - 5:00

Le Long de La Nuit



<< She can't do it. But me I can saw it >>

_ Noire, une nuit noire, mais claire comme l'été. Une lune ronde et pleine comme des lèvres parfait qui murmurait des mots doux dans vos oreilles. Non ce rêve est trop beau. Trop pour moi du moins. Je marchait le long d'une gare désaffectée, la lune éclairait mes pas et mes idées, mais sa c'est ce que je voulais me faire croire. Je n'ai plus les idées claire depuis ... ce jour. J'avais tout oublié, tout sans exception, sauf lui. Ces choses qui tourmentait ce que l'on pourrait appelé sommeil. Des journées noire qui s'apparentait a des enfers. Cela ça me rendait dingue, le pire était que je brisait sur des mur des objets auquel je n'avait pas pensé sur le moment. Des objets en miette quand on y pense, des objet maintenant inexistant. Un don qui mettait ma personne a sac. Mais bon. Quitte a mourir en guerre autant le faire avec folie. Non ? Hé bien pour moi si.

_ La lune fut voilée par un nuage tout comme mes yeux. Je me souviens des moments passés ici, comme des flashs d'appareil photos. Ah si j'avais mangé des pancakes. J'avais été dehors, puis dedans et enfin marcher... Je ne voyais plus bien pourtant je sentais tous. j'avais l'impression d'imploser. D'éclater de l'intérieur. Pauvre diable que j'étais. Je voyais de silhouette maintenant. je devenais bel et bien folle ... Je finissais sur le quais sans même savoir d'où je venais, de loin, de près, d'une ville, de la campagne ou chercher des réponses quand vous ne savez plus a qui vous adresser ... Mes passe ressemblait, mécanique, neutre, sans vie. Je voulais hurler. Une pierre partis contre le quai, S'y écrasa et creusa une brèche minuscule dans le quai. Mes yeux, horrifiés, jaugeais la scène. D'où une personne sensée pouvait-elle laisser des gens dans mon état ?? Autant me tuer mais que je suis bête, rire jaune, je le suis déjà, morte ...

_ Je crus encore voir quelqu'un, je secouais machinalement la tête, sans penser a rien... Mais si qui était cette silhouette, dans un élan de curiosité je m'approchais, un nuage bougea et la lune m'éclaira. Mes pas s'affaissèrent et s'étouffèrent, a quelque mètres de la silhouette. C'est alors une femme que je vis. mais comme plongée dans un rêve ...

<< Bonjour ... >>


_Une petite voix de morte e t fille apeurée, j'étais définitivement pathétique ... Encore plus maintenant que j'avais adressé la parole a quelqu'un. Pathétique ... le mot résonnais comme un gong dans mon crane vide de tout sens. Je cru perdre la vie une deuxième fois, cela faisait ... Oh je ne sais même plus depuis quand je n'ai pas parlé...
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MessageSujet: Re: little girls are made of...   little girls are made of... Icon_minitimeVen 6 Mar - 18:05

    À gauche, à droite, petit pas, petit pas, tourne et saute, valse en cadence…J’adorais me laisser porter par mon rythme imaginaire, fredonnant une chanson que je ne reconnaissais pas. Le brouillard autour de moi s’était éclairci, chassé par le vent de mon semblant de liberté. J’imitais la participante d’un cours de tango endiablé, la fillette dans une danse folle sur les notes de sa chanson favorite, la nouvelle mariée valsant durant la réception de ses noces. La gare était déserte et silencieuse, les lieux étaient sombres; pendant un instant, j’eus même l’impression que le paysage était en noir et blanc. Et même moi, dans ma vieille robe couleur pêche, je ressemblais tristement à l’héroïne d’un vieux film des années ’30. Une héroïne un peu fêlée qui résisterait à l’appel des fées en dansant sur le quai. Je levais les yeux vers le ciel et tournais longuement sur moi-même, jusqu’à ce que je me sente étourdie. Le sentiment était si plaisant que je changeais de côté, pour m’étourdir encore plus. Je tournais indéfiniment, toujours plus vite, dans tous les sens. J’avais envie de tourner sans jamais m’arrêter, mais mon organisme me poussa à me laisser tomber par terre en riant. Je me relevais aussitôt, déséquilibrée et m’apprêtais à tourner de nouveau lorsque j’entendis soudainement une voix.

    « Bonjour… »

    Bonjour ? Bonjour, qu’est-ce que cela signifiait après tout ? Était-ce le jour ? Était-il bon ? Je faisais face à la demoiselle et me rendit compte, grâce à l’expression qu’elle avait, qu’elle n’avait pas encore l’habitude du Purgatoire. Elle ne devait pas être ici depuis bien longtemps. Elle ne s’était pas encore noyée dans la folie ambiante, elle n’avait pas embrassé langoureusement le visage de la débauche. Elle était encore presque pure. Je l’observais avec intérêt avant de lui adresser un sourire radieux, un sourire d’amie, de sœur, de mère. J’avais envie qu’elle se sente bien ici, comme nous. Je voulais la serrer dans mes bras et caresser ses cheveux soyeux pour qu’elle ne soit plus effrayée. Je m’approchais de quelques pas, toujours pieds nus, tendant les mains vers elle en souriant.

    « Tu es jolie. Tu as faim ? Je suis Ginger. Comment t’appelles-tu ? »

    Je n’avais rien à manger sur moi, mais j’étais la plus débrouillarde des pâtissières : tout le monde le savait ici. Dans le wagon désert, il y aurait sûrement de la poussière goûteuse et des éclats de bois croustillants. Peut-être même un rat ou deux remplis du liquide des plus délicieux que j’utiliserais pour faire de la pâte. Poussière, bois, sang seraient mes ingrédients de base. Je pourrais y ajouter un peu de gravier, pour rehausser le goût et je grainerais le tout d’herbe sèche. Ma nouvelle amie serait sûrement ravie de pouvoir goûter à ma cuisine, quel que soit son nom. Si elle en avait un. Oh si, elle devait en avoir un. Mais si elle n’en possédait pas, je l’appellerais Petite Fée aux Yeux Bleus Étincelants comme la Mer d’Azur un Jour de Juillet. J’adorais ce nom, il lui allait très bien. Comme la Princesse Blonde aux Lèvres Pâles Garnies de Louanges et d’Éloges. Elle, elle avait un nom. Mais dans mon esprit, elle gardait ce petit sobriquet simple et poétique. Je ne lui en avais jamais parlé, bien sûr, mais je crois que cela ne la dérangerait pas particulièrement. Je reportais mon attention sur Petite Fée, lui souriant toujours pour la mettre en confiance. J’espérais qu’elle ne se sauve pas en courant, je ne voulais pas avoir à la poursuivre dans tous les recoins du Purgatoire simplement pour connaître son nom.
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MessageSujet: Re: little girls are made of...   little girls are made of... Icon_minitime

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